https://doi.org/10.25547/28CV-5C89

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Cette observation a été écrit par Caroline Winter, avec des remerciements á Shahira Khair pour ses commentaires et contributions. 

En bref: 

Titre  État actuel de la gestion des données de recherche au Canada : Mise à jour de l’éxposé de principe du CLIRN sur la gestion des données 
Créateur  NOIRN  (maintenant l’Alliance de recherche numérique du Canada)
Date de publication  Novembre 2020 
Mots clés  gestion des données, infrastructure de recherche numérique 

En septembre 2021, l’Alliance de recherche numérique du Canada (récemment renommer de NOIRN, la Nouvelle organisation d’infrastructure de recherche numérique) a publié un rapport intitulé État actuel de la gestion des données de recherche au Canada : Mise à jour de l’éxposé de principe du CLIRN sur la gestion des données (2020). Il a été rédigé par le groupe de travail sur la gestion des données de la NOIRN : Shahira Khair, Rozita Dara, Susan Haigh, Mark Leggott, Ian Milligan, Jeff Moon, Karen Payne, Elodie Portales-Casamar, Ghilaine Roquet et Lee Wilson. 

Le rapport présente et contextualise la gestion des données de recherche (GDR) dans le cadre de la science ouverte et offre un résumé de l’état actuel du paysage de la GDR au Canada. Il examine également les supports GDR actuellement disponibles, analyse le paysage GDR national et évalue les capacités dans les domaines du stockage et du calcul, de l’interopérabilité, des services de données et de la gouvernance. Le rapport se termine en décrivant les principaux défis et opportunités et en exposant les prochaines étapes. 

L’objectif global du rapport est de positionner l’Alliance pour « lui permettre de miser sur les initiatives précédentes et actuelles, et de tracer une voie à suivre qui fera progresser la GDR en coordination avec d’autres éléments de l’IRN en vue de favoriser l’excellence nationale en recherche » (p. 8), en s’appuyant sur le Data Management Position Paper (2017) et La gestion des données de recherche au Canada : état des lieux (2019). 

Le rapport identifie les principaux avantages de la GDR, y compris le partage et la réutilisation des données, comme 

  • accélérer la recherche et la rendre plus efficace, par exemple lorsque les données peuvent être partagées et réutilisées plutôt que générées à nouveau 
  • permettre et encourager la collaboration entre les chercheurs, en particulier lorsque les données sont interopérables, et par le partage d’outils et d’autres ressources ainsi que des données 
  • augmenter l’impact de la recherche, notamment en rendant les données plus découvrables et accessibles 
  • permettre la reproductibilité de la recherche, et ainsi accroître sa fiabilité, y compris auprès du public (p. 12–14) 

Le rapport souligne également que l’accent mis sur l’ouverture et le respect des principes FAIR doit être équilibré avec le respect de la souveraineté des données autochtones, qui « reconnaît les droits inhérents des communautés autochtones à gouverner la collecte, l’appropriation et l’utilisation de leurs propres données » (p. 17). En plus des CARE Principles for Indigenous Data Governance, qui traitent des valeurs bénéfice Collectif, Autorité de contrôle, Responsabilité et Éthique et complètent les Principes FAIR (GIDA s.d.), d’autres principes de gouvernance des données autochtones ont été affirmés (p. 17). Les principes de PCAP® traitent « de propriété, de contrôle, d’accès et de possession » et ont été élaborés par les communautés des Premières Nations (CGIPN 2021). La Manitoba Métis Federation souscrit aux principes de l’OCAS, qui comprennent la propriété, le contrôle, l’accès et l’intendance (University of Manitoba s.d.). Le Qaujimajatuqangit inuit (QI) comprend six concepts qui s’appliquent aux données inuites et comprennent les concepts de service, de prise de décision par consensus, d’acquisition de compétences et de connaissances, de collaboration, de gérance de l’environnement et d’ingéniosité dans la résolution de problèmes (Tagalik s.d.). Le respect de la souveraineté des données autochtones et ces ensembles de principes sont des préoccupations clés pour les meilleures pratiques de GDR, pour la science ouverte en général et pour soutenir la réconciliation au Canada. 

Le paysage actuel de la GDR au Canada 

En interrogeant les organisations soutenant la GDR au Canada qui constituent la base des services nationaux de GDR de l’Alliance, le rapport met en évidence le travail essentiel qui continue d’être effectué par Données de recherche Canada (DRC), notamment en soutenant la collaboration « entre les organismes de financement de la GDR et de l’IRN » et « entre les initiatives canadiennes et mondiales de science ouverte » (p. 23). Il met également en évidence le réseau Portage et ses initiatives, y compris l’Assistant PGD (plans de gestion des données), dirigé par Réseau Portage, le Dépôt fédéré de données de recherche (DFDR), l’instance du Scholars Portal Dataverse et le consortium DataCite Canada (pp. 23–24). 

De plus, le rapport reconnaît que de nombreux acteurs du « paysage décentralisé » (p. 22) actuel offrent des services et soutiens permettant la GDR, que l’Alliance doit prendre en considération. Le rapport donne un aperçu du paysage de la GDR au Canada, reconnaissant qu’il est trop complexe pour fournir une image complète. Cet instantané comprend sept secteurs : 

  • l’enseignement supérieur 
  • organismes de recherche (souvent hébergés par des universités et des instituts de recherche) 
  • organismes de financement de la recherche 
  • éditeurs savants 
  • organisations adjacentes au milieu universitaire (par exemple, les centres de recherche gouvernementaux, les autorités sanitaires, l’industrie, et les galeries, bibliothèques, archives et musées, ou « GLAM ») 
  • prestataires de services tiers 
  • organisations internationales (par exemple, organisations gouvernementales nationales, associations internationales) 

Dans le secteur de l’enseignement supérieur, par exemple, le paysage GDR comprend des chercheurs (dont beaucoup utilisent la recherche des centres de recherche gouvernementaux, des institutions GLAM et d’autres organisations adjacentes aux universités) et les départements et facultés au sein desquels ils travaillent, les systèmes et les départements informatiques qui fournissent l’infrastructure (qui est parfois complétée par des prestataires de services tiers), les bureaux de recherche qui établissent des politiques institutionnelles et aident les chercheurs à se conformer aux politiques des organismes de financement de la recherche (par exemple, la Politique des trois organismes sur la gestion des données de recherche), et les bibliothèques et archives institutionnelles qui sont de plus en plus offrant un support et une infrastructure GDR, tels que des dépôts institutionnels. Dans le secteur de l’enseignement supérieur se trouvent également des organisations qui fournissent des infrastructures et des services pour soutenir ou activer la GDR, notamment Calcul Canada et le Réseau national de la recherche et de l’éducation (RNRE), et des consortiums de bibliothèques régionaux tels que le Council of Prairie and Pacific University Libraries (COPPUL). Le secteur des maisons d’édition savante aide à diffuser et à promouvoir les résultats des chercheurs, et les éditeurs développent de plus en plus leurs propres politiques et services GDR, en lien avec le mouvement plus large vers le libre accès. Toutes ces activités se déroulent au Canada au sein d’un écosystème mondial de recherche et d’érudition. 

Le rapport note qu’une meilleure compréhension du paysage des organismes de recherche et de leurs relations entre ses secteurs et ses parties prenantes est nécessaire, tout comme une meilleure compréhension du domaine émergent des services et des politiques de GDR des éditeurs. 

Éléments du soutien GDR au niveau national 

En plus de présenter un instantané du paysage GDR, le rapport classe également les éléments clés requis pour le support GDR au niveau national : stockage et calcul, interopérabilité, services de données et gouvernance. 

L’éléments de stockage et de calcul prend en charge GDR tout au long du cycle de vie des données. Les dépôts institutionnels et thématiques jouent un rôle important dans le stockage et l’accès aux données de recherche, y compris les dépôts fédérés tels que Scholars Portal Dataverse et le DFDR. Le manque de financement stable rend la durabilité à long terme et l’archivage un défi particulier, cependant, en particulier pour les dépôts spécifiques à un domaine ou à un groupe de recherche plus petits. 

L’élément d’interopérabilité de l’écosystème RDM dépend de normes, de schémas, de politiques et de protocoles communs pour travailler avec les données, y compris les principes FAIR. Il s’étend également aux éléments d’infrastructure tels que les normes et les certifications, ainsi qu’à l’identification et à l’accès, qui incluent les identifiants permanents (IP) tels que ORCID et DataCite (voir « ORCID : Connected la recherche et les chercheurs, » « Mise à jour ORCID : Intégration des identifiants ORCID dans les workflows de financement de la recherche » et « Le “Persistent Identifier (PID) Consortium” de Royaume-Uni »). 

Les services de données se sont développés en réponse aux besoins des chercheurs et sont fournis par des institutions, des associations et des fournisseurs commerciaux pour traiter la GDR à toutes les étapes du cycle de vie de la recherche. Les exemples incluent l’assistant PGD, les dépôts pour la conservation des données pris en charge par les services informatiques et les bibliothécaires de données, la préservation des données grâce à des modèles de support développés par des consortiums de bibliothèques et des outils de découverte et d’exploration tels que le DFDR. La nature de plus en plus axée sur les données de la recherche a révélé un écart de formation aux compétences numériques, un écart que les institutions, les bibliothèques universitaires et les associations de recherche peuvent tous contribuer à combler. 

En termes de gouvernance, le rapport note que l’environnement politique concernant la GDR et les questions connexes devient de plus en plus complexe. Cet écosystème comprend des politiques nationales telles que la politique des trois organismes sur la GDR, les politiques institutionnelles et les politiques des éditeurs, et d’autres (voir « Mise à jour : Gestion des données de recherche au Canada »). Des outils et des ressources ont été développés par des organismes de recherche nationaux en réponse aux besoins des membres, mais les ressources et les pratiques varient considérablement selon les régions et les domaines de recherche, tout comme les politiques liées à la GDR. 

Défis et prochaines étapes 

Le rapport identifie trois défis et opportunités clés auxquels l’Alliance est confrontée pour soutenir la GDR au niveau national : la coordination, la représentation et l’inclusion, et la durabilité. La coordination comprend la poursuite du travail d’intégration d’éléments dans le paysage existant, y compris les membres de la communauté GDR, à travers les distances géographiques et disciplinaires. La représentation et l’inclusion comprennent la sensibilisation et l’adoption de la GDR et de ses meilleures pratiques dans l’ensemble de la communauté des chercheurs, en accordant une attention aux communautés sous-représentées. La durabilité implique la construction de partenariats et de collaborations solides ainsi que les systèmes techniques nécessaires à la préservation des données. Sa structure de financement stable permettra à l’Alliance de résoudre certains des problèmes de durabilité soulevés par les scénarios de financement ad hoc et à court terme existants afin d’optimiser l’écosystème GDR existant. 

Le rapport et le Partenariat INKE 

Le rapport note que le paysage de la GDR au Canada s’est développé en grande partie grâce au travail d’organisations nationales, notamment CANARIE, DRC, Portage et l’Association des bibliothèques de recherche du Canada (ABRC), un partenaire d’INKE. Il souligne le succès de Portage dans la coordination du développement d’outils, de plateformes et de services de sa communauté pour soutenir la GDR. En avril 2021, Portage s’est pleinement intégrée à l’Alliance. 

Le rapport met également en évidence les rôles des autres partenaires INKE dans le paysage canadien de la GDR. Dans sa discussion sur la contribution des organismes de recherche, il met l’accent sur Coalition Publica, une infrastructure de publication en libre accès développée par les partenaires d’INKE Érudit et le Public Knowledge Project. Il met aussi en lumière le projet CO.SHS d’Érudit, une infrastructure ouverte pour la production, la découverte et l’exploration de la recherche en sciences humaines et sociales. 

Le rapport et la science ouverte 

Le rapport note que le GDR est « ancrés dans le mouvement de science ouverte qui présente une vision de découvertes et de progrès scientifiques accélérés, facilités par de nouvelles technologies d’information qui permettront le partage ouvert et accessible des publications, des résultats et des données de recherche dans le cadre d’un nouveau contrat social pour la science » (p. 16), notant que « science » désigne ici l’érudition dans son ensemble, y compris les sciences humaines et sociales. En particulier, les pratiques de GDR fondées sur les principes FAIR permettent la découverte et l’accessibilité essentielles à la science ouverte. 

Ouvrages cités 

CGIPN (Le Centre de gouvernance de l’information des Premières Nations). 2021. Les principes de PCAP® des Premières Nationshttps://fnigc.ca/fr/les-principes-de-pcap-des-premieres-nations/

GIDA (Global Indigenous Data Alliance). s.d. CARE Principles for Indigenous Data Governancehttps://www.gida-global.org/care

Khair, Shahira, Rozita Dara, Susan Haigh, Mark Leggott, Ian Milligan, Jeff Moon, Karen Payne, Elodie Portales-Casamar, Ghilaine Roquet et Lee Wilson. 2020, Novembre. État actuel de la gestion des données de recherche au Canada: Mise à jour de l’exposé de principe du CLIRN sur la gestion des donnéeshttps://engagedri.ca/assets/documents/NDRIO_GDR_E%CC%81xpose%CC%81deprincipe-1.pdf

Tagalik, Shirley. s.d. Inuit Qaujimajatuqangit: The Role of Indigenous Knowledge in Supporting Wellness in Inuit Communities in Nunavut. National Collaborating Centre for Aboriginal Health. https://www.ccnsa-nccah.ca/docs/health/FS-InuitQaujimajatuqangitWellnessNunavut-Tagalik-EN.pdf

University of Manitoba Faculty of Health Sciences. s.d. Framework for Research Engagement with First Nation, Metis, and Inuit Peopleshttps://umanitoba.ca/faculties/health_sciences/medicine/media/UofM_Framework_Report_web.pdf