https://doi.org/10.25547/P19X-J674

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Cette observation a été écrit par Caroline Winter.

En bref:

Titre La Declaration de la Sorbonne sur le droit des données de la recherche
Créateur s/o
Date de publication 27 janvier 2020
Mots clés Gestion des données, politique internationale, données ouvertes

La Déclaration de la Sorbonne sur le droit des données de la recherche est une déclaration de membres de la communauté internationale de la recherche s’engageant à pratiquer et à promouvoir le partage ouvert des données. Il appelle les gouvernements et les organismes de financement de la recherche à travers le monde à développer les cadres juridiques et les structures de récompense institutionnelles nécessaires pour un partage responsable des données de recherche.

La Déclaration a été signée lors du Sommet international du droit des données de la recherche, qui s’est tenu le 27 janvier 2020 à l’Université de la Sorbonne à Paris (LERU 2020). Les signataires originaux comprennent neuf groupes représentant plus de 160 instituts de recherche:

Association of American Universities (AAU)

African Research Universities Alliance (ARUA)

La Coordination des universités de recherche intensive françaises (CURIF)

Allemand U15

Ligue européenne des universités de recherche (LEUR)

RU11 Japon

Le Russell Group (Royaume-Uni)

Le Groupe des Huit (Go8) (Australie)

Regroupement des universités de recherche du Canada (U15)

La déclaration de la Sorbonne et le partenariat INKE

L’appel de la Déclaration de la Sorbonne pour un changement infrastructurel et institutionnel afin de promouvoir le partage ouvert des données se rapporte à d’autres politiques et normes liées aux données ouvertes et aux science ouvertes d’intérêt pour le partenariat INKE, telles que les principes FAIR et la Déclaration de principes des trois organismes sur la gestion des données numériques (voir «Déclaration de principes des trois organismes sur la gestion des données numériques»).

Le Collaboratoire scientifique des écrits du Canada (CSÉC) défend bon nombre des mêmes principes identifiés dans la Déclaration et les met en pratique dans un contexte canadien en fournissant aux projets qu’il héberge l’infrastructure nécessaire pour rendre les données de recherche ouvertes et interopérables (CSÉC s.d.). Le projet Linked Infrastructure for Networked Cultural Scholarship (LINCS), dirigé par la directrice du projet CSÉC, Susan Brown (U Guelph), développera une infrastructure nationale pour les données ouvertes liées à la culture, à partir des projets CSÉC et d’autres ensembles de données de recherche.

La Déclaration de la Sorbonne dans les médias

La signature de la Déclaration de la Sorbonne a été largement rapportée dans les médias de la communauté de la recherche, y compris les communiqués de presse de signataires tels que les U15 allemands, LEUR, le Russell Group et le Go8, ainsi que de leurs membres, notamment l’Universität Bonn et l’University College London et d’autres parties prenantes telles que Go FAIR.

Dans deux articles pour le Times Higher Education, Paul Ayris et John Ross citent l’épidémie de COVID-19 comme un contexte important pour la Déclaration de la Sorbonne, qui met en évidence les avantages des données ouvertes ainsi que la nécessité d’un soutien et d’une infrastructure plus importants pour permettre le partage ouverte des données (2020; 2020b).

L’importance du partage des données pour la réponse internationale COVID-19 a fait des données ouvertes et du libre accès un sujet d’intérêt dans les médias en général également. Par exemple, Kelly Crowe écrit pour les nouvelles de la CBC qu’une déclaration du Wellcome Trust appelant à ce que les données et publications relatives à l’épidémie soient immédiatement accessibles au public – et signées par une centaine d’éditeurs et d’organismes de recherche ­– est une exception notable à pratiques habituelles de recherche et de publication (2020). Crowe cite Vincent Larivière, membre du partenariat INKE, soulignant que la déclaration du Wellcome Trust est une reconnaissance implicite des obstacles posés par ces pratiques habituelles de recherche et de publication aux réponses à d’autres maladies mortelles et à la recherche en général (2020).

Déclaration de la Sorbonne et science ouverte

Ayris soutient que le plus grand défi pour les types de changements demandés dans la Déclaration peut être culturel, car la communauté universitaire doit changer son état d’esprit vers l’ouverture et la gestion des données selon les principes FAIR (2020). Ne pas le faire, soutient-il, aura des conséquences financières et entravera notre capacité à faire face aux défis mondiaux, y compris les défis sanitaires tels que COVID-19, mais ces changements nécessitent des investissements importants dans les infrastructures de recherche (2020).

En effet, la Déclaration de la Sorbonne fait écho à d’autres politiques de bourses ouvertes en appelant à l’intégration de la gestion des données dans les flux de recherche standard et appelle au développement d’infrastructures et de financements pour le permettre. Citant des chercheurs des institutions du Go8, Ross note que, en tant que déclaration développée par des organisations de recherche influentes à travers le monde, la Déclaration a le potentiel de conduire à des changements significatifs dans les pays avec des politiques de données ouvertes fragmentées, ainsi que dans ceux avec des politiques plus développées (2020a). Il cite la stratégie d’infrastructure de recherche numérique (IRN) du Canada comme exemple de politique bien élaborée et suggère que la déclaration est une politique importante à garder à l’esprit lorsque les détails du financement du IRN du Canada seront décidés. La Feuille de route pour la science ouverte publiée récemment par le Canada souligne également la nécessité que les données soient « ouverts par conception et par défaut » et conformes aux principes FAIR (gouvernement du Canada 2020).

Comme indiqué dans « Le project ‘Review, Promotion, and Tenure’ à ScholCommLab », les politiques institutionnelles qui ne reconnaissent ni ne récompensent la science ouvertes sont largement reconnues comme un obstacle au changement culturel. En reconnaissance de cela, et comme moyen d’encourager un changement culturel nécessaire, la Déclaration comprend également un engagement à œuvrer pour changer ces politiques.

Ouvrages Citées

Ayris, Paul. 2020. « The Risks of Not Sharing Data are Greater than the Costs. » Times Higher Education, 8 février 2020, https://www.timeshighereducation.com/blog/risks-not-sharing-data-are-greater-costs.

Crowe, Kelly. 2020. « ’We’re Opening Everything’: Scientists Share Coronavirus Data in Unprecedented Way to Contain, Treat Disease. » CBC News, 1 février 2020, https://www.cbc.ca/news/health/coronavirus-2019-ncov-science-virus-genome-who-research-collaboration-1.5446948.

Gouvernement du Canada. 2020 Feuille de route pour la science ouverte. Février 2020. http://science.gc.ca/eic/site/063.nsf/fra/h_97992.html

LEUR (Ligue européenne des universités de recherche). 2020. « Data Summit in Paris. » https://www.leru.org/news/data-summit-in-paris.

Ross, John. 2020a. « Open Data ‘tougher’ than Open Access and Needs ‘Mindset Change.’ » Times Higher Education, 31 janvier 2020, https://www.timeshighereducation.com/news/open-data-tougher-open-access-and-needs-mindset-change.

Ross, John. 2020b. « Top Universities Ink Data-Sharing Pact as Virus Spread Shows Need. » Times Higher Education, 28 janvier 2020, https://www.timeshighereducation.com/news/top-universities-ink-data-sharing-pact-virus-spread-shows-need.